Un métier à la DREAL Bretagne : Prévisionniste de crues

Caractéristiques des crues en Bretagne

La Bretagne est traversée par de multiples cours d’eau, pour une longueur totale de plus de 30 000km, avec de très nombreux petits chevelus jusqu’à des fleuves plus importants comme le Blavet et la Vilaine.

Avec un sous-sol relativement imperméable et peu de réserves d’eau souterraines, les pluies arrivent relativement rapidement dans ces cours d’eau induisant ainsi une augmentation rapide du débit et de la hauteur d’eau dans les rivières, pouvant aller jusqu’à l’inondation.

Du fait de son important linéaire côtier, la Bretagne dispose également de nombreux cours d’eau se jetant dans la mer et donc soumis aux fortes influences des marées. Ainsi, une crue en amont de bassin versant associée simultanément à un niveau élevé de la mer à l’embouchure peut rapidement induire une inondation dans la zone sous influence maritime, notamment dans les secteurs de Morlaix, Quimper, Quimperlé ou Châteaulin .

Ainsi dans la région, 299 communes sont concernées par l’un des 55 plans de prévention des risques inondations (PPRI) d’origine fluviale ou maritime en Bretagne ret 811 communes couvertes par un programme d’actions de prévention des inondations (PAPI).

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Cours d’eau de Bretagne

Cours d’eau de Bretagne et évolutions apportées en 2019 au dispositif de surveillance par www.vigicrues.gouv.fr au regard des zones à plus forts enjeux.

Pour en savoir plus sur les particularités des crues bretonnes

Une étude réalisée par l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB), groupement d’intérêt public porté par la DREAL, la Région Bretagne et plusieurs EPCI bretons.

Périmètre de la prévision des crues réalisée par la DREAL Bretagne

Dénommé « Vilaine et côtiers bretons », le territoire suivi est un peu plus grand que la Bretagne puisqu’il correspond à toute la Bretagne ainsi que l’ensemble du bassin versant de la Vilaine, dont la partie située en Loire Atlantique.

La surveillance est réalisée sur les 21 principaux cours d’eau de ce territoire, sur la base de 99 stations de mesure.


Un métier à la DREAL : découvrez le quotidien des prévisionnistes des crues en BD

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Case 1. Un homme roux à lunettes, avec un petit oiseau. L’homme : Salut ! je m’appelle Julien et le suis prévisionniste des crues. Mon rôle est d’estimer mes risque d’inondations. L’oiseau : salut ! moi c’est Phillibert ! Case 2. Julien est devant sa machine à café, il prend sont petit déjeuner. Phillibert, pas très reveillé, se tient sur le haut de la cafetière. Julien : Pour me suivre dans ma journée, tiens-toi prêt ! ça démarre tôt ! Phillibert : ah ouais ça rigole pas ! Case 3. 7h00 Julien et Phillibert arrivent au bureau. Une femme les salue en arrière plan. Julien : on a une contrainte horaire : à 8h45 il faut que toutes les hauteurs d’eau du jour soient prêtes. Case 4. Julien pianote sur son clavier. LA femme en arrière plan est au téléphone. Phillibert, posé sur l’épaule de Julien, chuchote : et qu’est-ce qu’elle fait, ta collègue ? Case 5. Une voix sort du téléphone tenu par la femme : Allo, Safia ? La femme répond à Phillibert en montrant son téléphone : moi, je fais la liaison avec les équipes de maintenance et hydrométrie.
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Case 6. Safia, en arrière pla, répond à son itnerlocuteur au téléphone : allo ? oui attend… j’appelle Rafael. Phillibert, s’adressant à Safia : ah je vois, t’es la tour de contrôle ! Julien chuchote à Phillibert : nos équipes sont partout où il y a des stations de mesure, il faut les coordonner. Case 7. Julien, regardant un carte météo sur son écran : bon, commençons par les prévisions météo et les bulletins de prévisions. Phillibert : ouaw ! c’est quoi ça ? les cumuls de pluies? Case 8. Julien : ne t’emballe pas encore, Phillibert ! on doit aussi prendre en compte les marées et calculer les surcotes. Phillibert : ah bah ça va, alors ? Safia : Julien, on a un souci sur concentrateur, les données ne tombent plus. (Un concentrateur est un serveur informatique). Case 9. Safia : Ahmed cherche la panne, il est plutôt confiant. Julien, prenant son téléphone : ok, j’apelle Pierre, il me manque juste les données de la station. Safia, est-ce que tu pourrais appeler le gestionnaire des barrages, s’il te plaît ? Case 10. Safia tend son téléphone à Phillibert : tu veux les appeller, Phillibert ? Phillibert : han, c’est mon rêve !
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Case 11. Le téléphone : Eaux et Vilaine, bonjour ? Phillibert, debout sur le combiné : bonjour, ici Phillibert en mission pour la DREAL, j’ai besoin de vos prévisions en lâcher d’eau s’il vous plaît. C’est très urgent. C’est pour Julien. Safia pouffe de rire. Le téléphone : ne quittez pas monsieur Phillibert. De son côté, Julien est aussi au téléphone : allo Pierre ? Il me manque, tes données pour terminer mes modèles. Pierre : ah, le concentrateur est planté ? Bon, attend deux minutes. Case 12. Julien, sur son clavier : allez ! on fignole les courbes qui vont permettre d’établir les niveaux de vigilance. Phillibert, pointant un graphique en courbes : c’est les hauteurs d’eau prévues, ça ? Case 13. Julien : oui, on fait plusieurs hypothèses de pluie? Phillibert : et les niveaux de vigilance, c’est comme des feux de signalisation ? Case 14. Julien : exactement, ils définissent les comportements à adopter. C’est capital d’alerter le plus tôt possible.
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Case 15. 8h45. Julien, s’étirant : ça y est, la synthèse de tous les tronçons est prête, on va pouvoir la transmettre pour une mise en ligne à 10h. Phillibert : ah oui, sur vigicrues ! Case 16. 10h05. Julien, s’écroulant de fatigue : et bien sûr, dès la mise en ligne c’est la valse des appels. Safia, tendant son téléphone à Julien : La préf’, Julien. Le téléphone de julien : allo Julien, c’est le référent départemental inondations. L’ordinateur de Julien reçoit 13 nouveaux messages. Phillibert, encourageant Julien : courage, Julien ! Case 17. Julien est habillé en chef d’orchestre. Phillibert est posé sur sa baguette : t’es comme, un chef d’orchestre, en fait ! Julien : mais oui, j’ai tout un réseau d’acteurs à coordonner. La sécurité des biens et des personnes en zone inondable est en jeu ! Case 18. Julie, regaillardit et levant le poing : allez ! on ne se relâche pas ! cet après-midi on recommence ! Seconde échéance : 16h ! Phillibert : ouaih bah moi je vais faire un tour au bord de l’eau. Ciao Julien. Case 19. Plus tard. Phillibert est sur une branche surplombant un parking au bord de l’eau. Un couple sort d’une voiture garée sur le parking. Phillibert : dites messieurs-dames, vous n’avez pas vu les alertes vigicrues ? le parking va être submergé ! La femme, regardant son téléphone : oula ! mais oui ! Fin. Crédits : Un métier à la DREAL, prévisionniste des crues. Octobre 2022, DREAL Bretagne. Allison Gaulier. Merci à toute l’équipe du service de prévision des crues et la mission communication qualité et appui au pilotage.

Le quotidien des prévisionnistes de crues

Le service prévision des crues (SPC) a pour rôle de réaliser une estimation du niveau de risque d’inondation dans les prochaines 24h sur les différents cours d’eau qu’il suit puis de la diffuser auprès des différents publics concernés pour permettre d’anticiper une inondation potentielle.

Pour réaliser son estimation du niveau de risque, les agents du SPC procèdent en trois étapes.

Étape 1 : recueil des données observées aux stations de mesure des niveaux d’eau

Les niveaux d’eau aux stations de suivi , accessibles à distance en direct (www.vigicrues.gouv.fr), sont récupérées et analysées par l’équipe pour comprendre la situation actuelle et identifier d’éventuelles anomalies. Les prévisions et observations sont également recueillies auprès de Météo France. Enfin, des informations sont récupérées auprès des partenaires concernant l’état des ouvrages présents sur ces cours d’eau (barrages, vannes…), ainsi que sur les prévisions de marée pour les secteurs sous influence maritime. L’ensemble de ces informations permet d’affiner le niveau de risque localement.

Étape 2 : analyse et préparation du bulletin d’information

Ces différentes informations sont analysées par les prévisionnistes de crues en utilisant notamment de modèles informatiques intégrant également les caractéristiques de chaque bassin versant (dimension, nature des surfaces…). Cela leur permet de définir pour chaque tronçon de cours d’eau un niveau maximum dans les prochaines 24h et la couleur indiquant le risque de crue correspondant et ses conséquences éventuelles. Un commentaire littéraire décrivant la situation présente et les évolutions prévues accompagne les informations chiffrées et la couleur de vigilance. Le niveau de vigilance par cours d’eau définit le niveau de risque global et s’accompagne de conseils de comportement. Tous ces éléments sont rassemblés dans un bulletin d’information

Étape 3 : diffusion de l’information

Ce bulletin est transmis au niveau national et à l’attention du grand public sur le site Vigicrues). Au niveau local, il est transmis aux préfectures (assistées des missions de Référent Départemental Inondations en DDTM), qui sont en charge de l’alerte vers les communes et la coordination des moyens de secours. La gestion du risque repose donc à la fois sur des mesures collectives par des gestionnaires de sécurité civile et sur une disponibilité de l’information directement auprès des particuliers.
Chaque jour de l’année, les cartes de vigilance et prévisions sont diffusées sur Vigicrues au moins deux fois par jour. En période de crues, le rythme de production peut augmenter pour suivre l’évolution de la situation.

Si la veille est quotidienne, les évènements de crue ne couvrent pas toute l’année. Hors période de crues, selon leurs attributions, les prévisionnistes participent à l’évolution et au maintien de l’ensemble de la chaîne opérationnelle : développement de modèles de prévision, rapatriement des données stations, maintenance de l’environnement informatique nécessaire, mais aussi cartographie de zones inondables, maintien des liens avec les partenaires en crise, informations grand publics, formation régulière.

Tous attentifs et mobilisés pour la prévision des crues

Afin d’affiner les modèles permettant d’évaluer le risque de crues, le SPC a besoin de connaître les effets sur le terrain des inondations : hauteurs d’eau, surfaces concernées, dégâts provoqués…

Alors n’hésitez pas à partager sur le site dédié www.reperesdecrues.developpement-durable.gouv.fr vos témoignages, films, photos, repérages de hauteurs d’eau sur les bâtis.

Pour en savoir plus sur le SPC :

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