Prévision des crues : vers une augmentaion des évènements importants hors saison
Comme pour les années scolaires, le service de prévision des crues règle son calendrier sur la saison hydrologique du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante : l’été, habituellement calme, est l’occasion des bilans et de la préparation à la nouvelle saison. Mais de saison, il n’y en a bientôt plus … C’est en substance ce que constate le bilan d’activité du SPC !
L’habituelle période à risque, empiriquement de la mi-octobre à la mi-avril, a bien vu son lot de successions de perturbations, générant d’autant plus d’évènements de crues qu’elles arrivent sur des sols avec des prélèvements naturels les plus réduits possibles… et donc une montée en charge du système, (plus ou moins) lentement mais sûrement. Le point d’orgue sera la période de Noël 2020 avec tous les cours d’eau de Bretagne en vigilance au moins jaune, parfois des vigilances oranges et des horaires très étendus !
Ce qui se confirme aussi, c’est une tendance de plus en plus marquée des évènements importants hors saison : pas de dépassement des capacités de stockage du système, mais plutôt de sa vitesse de stockage. Les sols, pour absorber, ont besoin d’un peu plus de temps que ne le permettent les orages ; alors la pluie génère plus d’écoulement de surface et moins d’infiltration. Ces phénomènes sont appelés à être plus fréquents, le réchauffement climatique augmentant mécaniquement la vitesse du cycle de l’eau.
A titre d’illustration pour ces événements hors saison :
Aux avants-postes pour les tempêtes atlantiques, la Bretagne a vu sa saison commencer dès fin septembre 2020, avec le passage de la tempête Alex. Les mois de juin, puis notre mois de juillet ont eux aussi maintenu l’état de veille à un niveau d’activité rarement atteint à cette période de l’année même si il n’y a pas eu de concrétisations catastrophiques comme en Allemagne, ou, dans une moindre mesure mais plus proche de nous, comme en Normandie. La tendance ne semble en tout cas pas faire de doute :
Au final, cette saison hydrologique 2020-2021 se place, en terme d’activités, dans le top 3 depuis la création du service de prévision des crues après 2019-2020 et bien sûr 2013-2014 (et ses passages de tempêtes ininterrompus). Sur la saison 2020-2021, en plus des interventions dédiées en heures ouvrées, 300 heures supplémentaires (soir, week-end et jours fériés) ont été nécessaires à la gestion de crise.
Sur ce volume d’activité important, les niveaux de vigilance émis, du « vert foncé » au orange, s’avèrent pertinents dans 93 % des cas, avec des erreurs majoritairement liée à la surestimation des pluies. Maintenir cet excellent taux de réalisation implique d’anticiper les exigences de ces futurs évènements : outils adaptés au « hors saison », organisation à repenser sur des périodes plus étendues.
Le bilan complet d’activité du SPC présente les différents événements hydro-météorologiques qui se sont produits entre début juillet 2020 et fin juin 2021, analyse la vigilance et les prévisions réalisées par le service.
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