Le Bûche Tour 2023 - 2024 : à la rencontre des citoyens pour des bonnes pratiques du chauffage au bois

Dans le cadre du 3e Plan de protection de l’atmosphère de Rennes Métropole, la DREAL organise le Bûche Tour en envoyant les associations à la rencontre des citoyens pour exposer les bonnes pratiques du chauffage au bois.

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La qualité de l’air à Rennes Métropole

À l’heure actuelle sur Rennes Métropole, les cartes de pollution aux particules très fines (PM2.5) sont rassurante, elles sont vertes.

La DREAL Bretagne considère pourtant que l’impact sanitaire de ces particules très fines est un enjeu de santé publique majeur pour le territoire de Rennes Métropole.

En effet, les cartes sont vertes car la réglementation française en vigueur prescrit un seuil à 25µg/m³ de particules très fines à respecter en moyenne annuelle.

L’association agréée Air Breizh qui mesure la pollution de l’air en Bretagne constate que personne à Rennes Métropole n’est exposé à ce seuil de pollution en moyenne annuelle.

Pourtant Santé publique France estime que le niveau de pollution aux particules très fines PM2 .5 engendrent 40 000 décès anticipés par an en France, et une commission d’enquête du Sénat à évaluer à 100 Mds € le coût sociétal induit par cette pollution aux particules. Il est nécessaire d’y regarder de plus près.


La révision des seuils

Conscientes de cette situation, les institutions européennes proposent de réviser la directive européenne qui fixe les seuils réglementaires à respecter. La trajectoire réglementaire qui sera adoptée en 2024 est en plein débat dans les instances européennes, mais vise aujourd’hui une valeur de 10µg/m³ pour le seuil à respecter sur les particules très fines en 2030. C’est bien en dessous des 25µg/m³ actuellement en vigueur.

Cette réévaluation entend se rapprocher des recommandations formulées en septembre 2021 par l’Organisation mondiale de la santé, qui préconise de descendre la concentration moyenne annuelle en particules très fines à 5µg/m³ pour abaisser au maximum l’impact sur la santé des populations.

Conscient du défi à relever, à l’horizon 2030, la DREAL Bretagne a simulé la qualité de l’air à Rennes Métropole à 2030, et comparé les résultats avec le nouveau seuil envisagé de 10µg/m³.

Ce changement majeur de référentiel va générer en 2030, probablement dans de nombreuses agglomérations françaises, un rougissement des cartes de pollution, traduisant concrètement une proportion importante de population résidant en situation de dépassement des nouveaux seuils de moyennes annuelles.


Le mauvais usage des appareils de chauffage au bois chez les particuliers

Au regard de ces perspectives, le 3e Plan de protection de l’atmosphère de Rennes Métropole, approuvé en décembre 2022, a prescrit la mise en place de nouvelles actions ciblées sur les sources de particules très fines, dont la principale est le mauvais usage des appareils de chauffage au bois chez les particuliers.

Ainsi, dès 2023, la DREAL Bretagne a mobilisé ses partenaires pour agir, en commençant notamment par la mise en place d’une enquête statistique menée par l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB), avec un financement complémentaire de Rennes Métropole pour disposer de données spécifiques sur son territoire.

La DREAL Bretagne a exploité le résultat de cette enquête statistique pour déterminer les localisations et les leviers d’actions pour agir sur le terrain et diminuer les émissions du chauffage au bois non performant.

Cette exploitation des données a permis d’évaluer de manière visuelle les zones à plus fort enjeu de chauffage au bois sur Rennes Métropole, représentant des périmètres où un grand nombre d’appareil anciens, et mal utilisés par les particuliers sont concentrés.


Les zones à fort enjeu

Dans la zone rouge de Betton, 1250 logements se chauffent au bois, et génèrent environ 12 tonnes de particules très fines par an. Parmi ces logements, 550 appareils anciens et mal utilisés émettent 7 tonnes de particules.

Au cœur de Rennes au quartier historique du Thabor, 750 logements se chauffent au bois, et génèrent environ 7 tonnes de particules très fines par an. Parmi ces logements, 350 appareils anciens et mal utilisés émettent 4,5 tonnes de particules.

Pour comparer ces tonnes de pollution, à Rennes Métropole, on retient que les particules très fines générées en 2018 par le chauffage au bois pèsent pour 320 tonnes, ce qui représente en moyenne 9 kg de particules fines par logement se chauffant au bois.

Dans les exemples illustrés plus haut, les appareils anciens et mal utilisés génèrent chacun près de 13 kg de particule fines par an. C’est presque 50 % de plus que la moyenne !


Les bonnes pratiques

Pour ces particuliers qui ne connaissent pas les pratiques de chauffage vertueuses, et qui génèrent plus de pollution que la moyenne, des progrès sont possibles sur plusieurs axes :

  • La combustion d’un bois très humide émet deux fois plus de particules très fines qu’un bois bien sec, et 10 % des sondés brûlent du bois considéré comme humide ou très humide du fait de conditions de stockage inadapté ou d’un temps de séchage beaucoup trop court.
  • Un allumage bien réalisé par le dessus des bûches dégage 50 % de particules en moins qu’un allumage classique par le bas avec un allume-feu et du petit bois, et pourtant seul 10 % des sondés démarrent ainsi leur feu.
  • Une combustion à allure réduite laissant la bûche devenir braise avant de recharger ou un foyer mal aéré génère aussi jusqu’à 10 % de pollution supplémentaire par rapport à un feu vif.
  • Et enfin, un mauvais entretien du foyer et des conduits de cheminée peu entraîner une dégradation des performances pouvant s’élever à 45 %.

En additionnant les tonnes de particules très fines provenant du chauffage au bois, on pourrait penser qu’il s’agit d’une énergie très polluante comme le charbon. Cependant, le bois reste une énergie renouvelable, performante et bon marché qui n’engendre pas une pollution importante si les appareils sont bien utilisés.


Comparaison en termes de pollution

Pour illustrer la différence notable entre les émissions de particules très fines d’un kilogramme de bois, c’est-à-dire une bûche standard de 25 cm, plus ou moins bien brûlée, les exemples suivants sont utiles :

  • Une bûche humide de 1 kg, mal brûlée dans un foyer ouvert va générer presque 20 grammes de particules très fines, là où une bûche sèche de 1 kg, mise à brûler dans les meilleures conditions de combustion va générer seulement 13,7 grammes de particules très fines dans le même foyer ouvert, et même encore deux fois moins si cette bûche sèche brûle dans un insert de 2012 au lieu d’un foyer ouvert.



Les meilleurs matériels sur le marché, les poêles à granulés, permettent d’envoyer seulement 0,2 grammes de particules très fines dans l’atmosphère pour 1 kg de pellets brûlés, soit 100 fois moins qu’un foyer ouvert mal utilisé.



Il apparaît évident que le meilleur geste pour améliorer la qualité de l’air est d’isoler son logement, et installer un appareil de chauffage au bois performant. En effet, le rendement normal d’un foyer ouvert est de l’ordre de 10 %, c’est-à-dire que 90 % de la chaleur ne chauffe pas le logement mais part par la cheminée pour participer au réchauffement climatique. Un insert ancien affiche un rendement d’environ 75 %, et les inserts modernes ou poêles à bûche montent à 85 %. Seuls le poêles à granulés dépassent les 90 % de rendement, pour une chaleur perdue qui ne dépasse donc pas 10 %.

Aussi, statistiquement, pour un bon usage de l’appareil de chauffage, le poids de combustible à brûler pour chauffer le logement sera presque 10 fois plus élevé pour un utilisateur de foyer ouvert que pour un poêle à granulé de dernière génération.
De plus, si le foyer ouvert demande presque 10 fois plus de combustible que le poêle à granulé de dernière génération, et qu’une unité de combustible pollue jusqu’à 100 fois plus dans le foyer ouvert, alors le mauvais usage d’un foyer ouvert peut engendrer 1000 fois plus de pollution que le poêle à granulé de dernière génération pour apporter la même chaleur au logement.


Des économies bonnes pour la santé et l’environnement

L’impact sur l’environnement et la santé est important, mais cela questionne aussi sur la facture énergétique à supporter par les ménages. En s’intéressant à la comparaison du coût des combustibles, on remarque que le prix d’un KWh de chaleur produite revient à 0,065 € pour les granulés, et 0,04 € pour les bûches de 33 cm livrées en vrac. Toutes les données sont donc disponibles pour qu’un conseiller en énergie puisse démontrer les effets d’un changement d’appareil de chauffage ou d’une simple amélioration dans l’utilisation d’un appareil déjà en place, tant en gain financier (notamment le temps de retour sur investissement) qu’en réduction de la pollution générée.

Pour illustrer cela, prenons un exemple simple et concret :

Monsieur Dubois habite dans un logement de 120 m² qui demande 20 000 Kwh de chauffage par an. Il y répond en utilisant sa cheminée à foyer ouvert pour 5000 Kwh par an dans sa pièce principale, c’est à dire 2000 € de facture de bois, qu’il stocke sous bâche dans son jardinI Il complète son besoin avec 15 000 KWh de chauffage électrique dans les autres pièces de sa maison pour 2 300 € de facture d’électricité). Ce chauffage électrique ne pollue pas au niveau de son habitation car c’est une énergie importée par les réseaux, mais son chauffage au bois génère au niveau de sa cheminée 160 kg de particules très fines tous les ans qui le pollueront directement lui et ses voisins de quartier.

Si M. Dubois décide de remplacer son foyer ouvert par un poêle à granulé flamme verte 7 étoile, en mobilisant les aides de l’État, son appareil installé lui reviendra à 3 500 €. A partir delà, chaque année, il consommera seulement 4 tonnes de granulés en sac pour obtenir la même chaleur qu’avant sans recourir à l’électricité (20 000 Kwh), ce qui lui coûtera seulement 1500 € de combustible livré sur palette et stocké au sec dans son garage.

En plus de l’économie de 2 800 € réalisée chaque année qui permettra d’amortir l’investissement du poêle à granulé en moins de 2 ans, cette quantité de pellets brûlés ne générera plus que 800 grammes de particules très fines dans l’atmosphère, c’est-à-dire 200 fois moins de pollution qu’avant.

La situation de M. Dubois n’est pas une caricature, elle représente la situation de centaines de foyers qui peuvent agir pour obtenir ces gains financiers et environnementaux. Cette conversion d’un matériel de chauffage vers un appareil performant est une opération très vite rentable sur le plan économique, et un geste important pour améliorer la qualité de l’air, et particulièrement pour les habitations équipées de foyers ouverts qui polluent également l’air intérieur, là où un poêle à granulé est sans risque sur ce plan.

Ces chiffres justifient à eux seuls le besoin d’agir auprès de ces propriétaires d’appareils de chauffage au bois anciens et/ou mal utilisés.


Rencontrons-nous !

Pour répondre à ce défi et améliorer la qualité de l’air sur Rennes Métropole, la DREAL Bretagne, avec les moyens financiers du 3e Plan de protection de l’atmosphère, a choisie de s’associer au monde associatif et professionnel pour sensibiliser le public à cette problématique en agissant directement sur le terrain, dans les zones rouges du chauffage au bois.

Afin d’être au plus prêt des publics concernés, la Maison de la consommation et de l’environnement (MCE de Rennes), va se rendre sur le terrain avec la fédération professionnelle FIBOIS Bretagne, et l’association agréée Air Breizh. Ces associations seront présentes au plus près des zones rouges, sur les événements suivants :

Fin 2023 sur les marchés :

  • Samedi 18 novembre au marché de Cesson-Sévigné
  • Mercredi 22 novembre au marché de Pacé
  • Dimanche 26 novembre au marché de Betton
  • Mercredi 6 décembre au marché du quartier Sainte-Thérèse de Rennes

Début 2024 lors de journées portes ouvertes chez les professionnels du chauffage :

  • Le 20 janvier chez Cheminée Imagine sur la route du meuble à la Mézière
  • Le vendredi 26 janvier chez Aasgard à Rennes - Chantepie.
  • Le samedi 3 février chez Poêle et Breizh à Goven.

Ces événements seront notamment l’occasion de démonstrations concrètes des méthodes de stockage des bûches, de l’usage des matériels de chauffage et notamment la technique d’allumage par le haut.

Cet hiver 2023-2024, les partenaires du 3e PPA de Rennes Métropole seront présents sur le terrain pour permettre aux utilisateurs d’appareils de chauffage au bois d’apprendre à mieux utiliser leur matériel, être conseillés sur un éventuel remplacement d’appareil, et ainsi réduire leurs émissions de polluants, tout comme leur facture énergétique. En plus, pour le participant le plus chanceux du « Bûche Tour », une année de chauffage est à gagner par tirage au sort !

Le Flyer du Bûche Tour

Les partenaires du Bûche Tour :

Les aides de l’Etat mobilisable sur le chauffage au bois : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34421

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