Le recul du trait de côte en Bretagne

Protection du dunes à Quiberon | Laurent Mignaux / Terra


Avec 2700km de linéaire côtier (soit 30% du linéaire métropolitain) et ses quatre départements littoraux, la Bretagne est globalement exposée aux phénomènes d’érosion du littoral et de recul du trait de côte. Les côtes rocheuses (environ la moitié du linéaire régional) s’altèrent et connaissent des effondrements définitifs. Les côtes meubles majoritairement sableuses (environ 1/5 du linéaire régional) connaissent naturellement des cycles saisonniers d’accrétion et d’érosion, mais des analyses sur le temps long montrent des reculs marqués. On estime que 18 % du linéaire « naturel » est en érosion, la vitesse des phénomènes étant variable. S’ajoutent à cela les côtes artificialisées par divers ouvrages (plus d’un quart du linéaire régional) qui connaissent régulièrement des dégâts et n’empêchent pas l’amaigrissement voire la disparition de certaines plages à leurs pieds.
Si la Bretagne n’est pas la plus touchée des régions françaises, les secteurs exposés au recul du trait de côte sont toutefois assez diffus et accueillent aujourd’hui logements, activités économiques, infrastructures et équipements.
Il est nécessaire de concevoir les risques littoraux (submersion, inondations, tempêtes, érosion) dans leur ensemble, car ils concernent les mêmes territoires et se combinent. Des zones basses sont ainsi « protégées » de submersions par des cordons dunaires ou des ouvrages anthropiques, pouvant eux-mêmes subir les assauts de la mer. En outre, parmi les nombreuses conséquences du changement climatique, l’élévation du niveau de la mer (+45 à +55cm à 2100 en Bretagne) provoquera un recul significatif du trait de côte, nécessitant pour certains territoires, menacés d’inhabitabilité ou d’insularité, de sérieuses mesures d’adaptation.

La vulnérabilité des territoires littoraux augmentera en Bretagne dans les décennies à venir, par la poursuite des phénomènes d’érosion, l’élévation du niveau de la mer, l’évolution très incertaine du régime des tempêtes, et également du fait de leur croissance démographique et de la place économique des activités littorales (ports, cultures marines, tourisme, etc.).
Faisant le constat de ces dynamiques et de leurs graves conséquences, l’État et ses opérateurs développent en Bretagne diverses actions complémentaires, en application de la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, approuvée en 2012. Cette problématique intéressant de plus la Conférence Régionale Mer et Littoral (CRML), une partie des actions se mènent en partenariat avec le Conseil Régional.


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