La mer monte !

Dernier retour d’expériences de l’approche bretonne pour l’adaptation des territoires littoraux au recul du trait de côte : séminaire de clôture de l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) régional à destination des collectivités littorales, le 09 novembre 2023 à Landerneau.

Entre avancée de la mer vers les terres et augmentation de la population littorale, la Bretagne fait face depuis de nombreuses années à une érosion des côtes, certes plutôt faible, mais inexorable.

Ce phénomène naturel d’érosion côtière, ou recul du trait de côte, est renforcé par les activités humaines et l’élévation du niveau de la mer.

Les collectivités littorales bretonnes se sont emparées du sujet de longue date (depuis 2011) et, certaines d’entre elles, ont accepté d’intégrer des programmes expérimentaux visant à établir des stratégies court, moyen, long terme de gestion des risques littoraux afin d’anticiper les aménagements futurs et rendre leurs territoires plus résilients.

C’est notamment le cas de la Communauté de Lesneven Côte des Légendes (CLCL), d’Auray Quiberon terre Atlantique (AQTA) et du Golfe du Morbihan Vannes Agglomération (GMVA) qui, entre 2019 et 2023, ont répondu à l’AMI porté par la DREAL Bretagne, la Région Bretagne accompagnée du CEREMA.

Les réflexions locales co-construites avec les acteurs du territoire avaient pour objectifs de mieux connaître, anticiper et gérer les conséquences du recul du trait de côte.

Introduit par Daniel Cueff, vice-président de la Région Bretagne, Eric Fisse, DREAL Bretagne, et Denis Musard, directeur adjoint du Cerema Ouest, le séminaire de restitution à destination des collectivités bretonnes visait à partager les enseignements issus des démarches de stratégies locales conduites par les intercommunalités lauréates, mais aussi de permettre à l’ensemble des territoires littoraux bretons d’échanger sur des problématiques opérationnelles en matière d’adaptation au recul du trait de côte.

Plus d’une centaine de personnes ont participé aux échanges, et reçu les témoignages inspirants des élus volontaires qui ont su initier, grâce aux moyens de l’AMI (accompagnement partenarial, financement sur fond AFITF - Ministère de l’Ecologie), un travail de fond et ont su poser les bases de la concertation avec leur population, dans une logique d’intérêt général. Les enseignements pouvant être tirés de ces démarches ont été également été partagés à cette occasion.

En complément, les interventions du Comité Français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), de Lorient Agglomération et de la DDTM56 ont élargi l’éventail des possibles avec les sujets des solutions fondées sur la nature, de la désartificialisation et de la gestion souple du trait de côte. Les outils opérationnels de la relocalisation et de la recomposition spatiale ont été présentés par le Ministère de l’Ecologie (Direction de l’habitat, urbanisme et des paysages) et la Banque des Territoires.

Le hasard des calendriers a permis l’intervention lors ce séminaire de la députée de Gironde et présidente du Conseil National du Trait de Côte (CNTC), Sophie Panonacle.

Alors que trois tempêtes successives ont provoqué des dégâts et demandé des actions immédiates en Bretagne, l’adaptation au changement climatique et au recul du trait côte exige une anticipation à l’échelle d’un siècle. C’est le sens de l’action de l’État dans ce domaine, cadré désormais par la mise en œuvre de la loi Climat et Résilience.

Partager la page

S'abonner