Effets sur la santé des polluants réglementés

Le tableau suivant présente les origines des polluants fixés par la directive européenne 2008/50 UE, les différents types de pollutions associées à ces polluants, et leurs conséquences potentielles sur la santé.

OriginesPollutions généréesConséquences sur la santé
Dioxyde de soufre SO2 Le dioxyde de soufre (SO2) est émis lors de la combustion des combustibles fossiles (charbon, fioul) au cours de laquelle le soufre présent dans ces combustibles est oxydé par l’oxygène de l’air.

Les principales sources émettrices sont donc les centrales thermiques, les grosses installations de combustions industrielles et les installations de chauffage. Le secteur du transport, également responsable d’émissions de SO2 (diesel), a vu sa part diminuer avec la suppression progressive du soufre dans les carburants.

Le SO2 est également émis par des sources naturelles telles que les dégagements des volcans, la décomposition biologique et les feux de forêt.

L’ensemble des mesures techniques et réglementaires prises au cours des dernières années a permis d’observer une forte baisse des émissions de SO2 depuis une vingtaine d’années.

Cette baisse est également due à la diminution de la consommation des combustibles fossiles, et à l’utilisation croissante de combustibles à faible teneur en soufre et de l’énergie nucléaire.
Au contact de l’humidité de l’air, le dioxyde de soufre forme principalement de l’acide sulfurique à l’origine des pluies acides responsables de la modification des équilibres chimiques des sols (acidification).

L’acide sulfurique participe également à la dégradation des bâtiments.
Le dioxyde de soufre est un irritant des muqueuses, de la peau et des voies respiratoires supérieures.
Le mélange acido-particulaire peut, selon les concentrations des différents polluants, déclencher des effets bronchospatiques chez l’asthmatique, augmenter les symptômes respiratoires aigus chez l’adulte (toux, gêne respiratoire), altérer la fonction respiratoire chez l’enfant (baisse de la capacité respiratoire, excès de toux ou de crise d’asthme).
Particules en suspension PM10 et PM2,5 Les particules en suspension ont de nombreuses origines tant naturelles qu’humaines. Les particules d’origine naturelle proviennent des érosions éoliennes, des feux de forêts, des éruptions volcaniques…
L’activité humaine, aussi, génère des particules en suspension par l’intermédiaire des combustions industrielles, des installations de chauffage, du transport automobile et de l’agriculture.

Ces particules ont une très grande variété de tailles, de formes et de compositions.
Elles servent de support pour de nombreuses substances comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les métaux lourds ou le dioxyde de soufre.
Les particules généralement mesurées ont un diamètre aérodynamique inférieur à 10 μm (PM10) ou 2,5 μm (PM2,5).
Les effets de salissure des bâtiments et des monuments sont les atteintes à l’environnement les plus évidentes. En se déposant sur les végétaux, les particules peuvent entraver la photosynthèse et ainsi nuire à leur développement. Selon leur taille, les particules pénètrent plus ou moins profondément dans l’arbre pulmonaire : les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures alors que les plus petites pénètrent facilement jusqu’aux alvéoles pulmonaires où elles se déposent.
Ainsi, les particules les plus fines peuvent, à des concentrations relativement basses, irriter les voies respiratoires inférieures et altérer la fonction respiratoire dans son ensemble.
Sur le long terme, le risque de bronchite chronique et de décès par maladie cardiorespiratoire et par cancer pulmonaire augmente. Pour les particules les plus fines (provenant notamment des véhicules diesel), il existe des présomptions fortes d’effets cancérigènes du fait de la particule en elle-même mais également des composés qui y sont adsorbés (HAP, métaux lourds).
Oxydes d’azote NOx Parmi les oxydes d’azote, le monoxyde d’azote (NO) est produit à partir de l’oxygène et de l’azote de l’air en présence d’une source de chaleur importante (cheminée, moteur, chauffage…). Le monoxyde d’azote, assez instable, se transforme rapidement en dioxyde d’azote (NO2) à l’aide des oxydants présents dans l’air (comme l’ozone).
Ainsi, à proximité d’une source de pollution par les oxydes d’azote, la concentration en NO sera plus importante. De même, en s’éloignant de la source, la concentration en NO va diminuer au profit de celle en NO2.

La principale source anthropique des oxydes d’azote est le trafic automobile (60%). Même si l’arrivée des pots catalytiques en 1993 a permis la diminution des émissions des véhicules à essence, cette diminution est compensée par une forte augmentation du trafic.

Les oxydes d’azotes sont également émis de façon naturelle par les volcans, les océans, la décomposition biologique et les éclairs.
Le dioxyde d’azote participe à la formation de l’ozone troposphérique ainsi qu’à l’atteinte de la couche d’ozone stratosphérique et à l’augmentation de l’effet de serre. Il contribue également aux phénomènes de pluies acides, par son caractère de
polluant acide et par son rôle dans la pollution photooxydante.
Enfin, même si les dépôts d’azote possèdent un certain pouvoir nutritif, à long terme, ces apports peuvent créer un déséquilibre nutritif dans le sol qui se répercute par la suite sur les végétaux.
À forte concentration, le dioxyde d’azote est un gaz toxique et irritant pour les yeux et les voies respiratoires. Les effets chroniques spécifiques de ce polluant sont difficiles à mettre en évidence du fait de la présence dans l’air d’autres polluants avec lesquels il est corrélé.
Il est suspecté d’entraîner une altération respiratoire et une hyperactivité bronchique chez l’asthmatique et chez les enfants, et d’augmenter la sensibilité des bronches aux infections microbiennes. Cependant, on estime aujourd’hui qu’il n’y a pas de risque cancérigène lié à l’exposition au dioxyde d’azote.
Ozone O3 Naturellement, les concentrations en ozone dans la troposphère (entre 0 et 10 km) sont faibles. La plus grande partie des teneurs présentes résulte donc de l’activité humaine.

L’ozone est un polluant dit « secondaire » c’est-à-dire qu’il n’est pas émis directement dans l’atmosphère. Cependant, la présence de polluants « primaires » précurseurs de l’ozone (oxydes d’azote, COV) permettent, lorsque les conditions d’ensoleillement sont favorables, la production de ce polluant. Les mécanismes réactionnels de formation de ce composé sont complexes et les concentrations les plus élevées sont relevées dans les zones situées en périphérie des zones émettrices des polluants primaires. L’ozone ainsi formé peut être transporté sur de grandes distances.
L’ozone altère la photosynthèse et la respiration des végétaux. Il peut donc être responsable de la baisse de la productivité de certaines cultures. L’exposition à ce polluant peut provoquer des nécroses chez les végétaux les plus sensibles comme le tabac. L’ozone est un gaz agressif qui pénètre facilement jusqu’aux voies respiratoires les plus fines. Il est responsable d’irritations oculaires, de toux et d’altérations pulmonaires principalement chez les enfants et les personnes asthmatiques. Ces effets, variables selon les individus, sont augmentés par l’exercice physique.
Monoxyde de carbone
CO
Il provient de la combustion incomplète, de gaz, charbon, fuel, bois dans des foyers de combustion due à de mauvais réglages ainsi que des gaz d’échappement des véhicules notamment pour les moteurs à essence. Des taux importants de CO peuvent être rencontrés quand le moteur tourne dans un espace clos (garage) ou quand il y a une concentration de véhicules qui roulent au ralenti dans des espaces couverts (tunnel, parking). Le monoxyde de carbone participe au mécanisme de production de l’ozone troposphérique. Il contribue également à l’effet de serre en se transformant en dioxyde de carbone (CO2). Il se fixe en lieu et place de l’oxygène sur l’hémoglobine conduisant à un manque d’oxygénation du système nerveux, du cœur, des vaisseaux sanguins. A doses importantes et répétées, il peut être à l’origine d’intoxication chronique avec céphalées, vertiges, asthénie, vomissements. En cas d’exposition prolongée et très élevée, il peut être mortel ou laisser des séquelles neuropsychiques irréversibles.
Composés organiques volatils Benzène Ils sont multiples. Il s’agit d’hydrocarbures (émis par évaporation des bacs de stockage pétroliers, remplissage des réservoirs automobiles), de composés organiques (provenant des procédés industriels ou de la combustion incomplète des combustibles), de solvants (émis lors de l’application des peintures, des encres, du nettoyage des surfaces métalliques et des vêtements), de composés organiques émis par l’agriculture et par le milieu naturel.
Le benzène est présent dans les produits pétroliers. Dans l’atmosphère, il provient donc essentiellement des gaz d’échappement (hors diesel) et de l’évaporation des carburants (pompes à essence). Le benzène fait partie des composés contribuant à la formation de l’ozone en basse atmosphère.
Comme tous les composés organiques volatils, le benzène joue un rôle important dans les mécanismes de formation de l’ozone troposphérique. Il
entre également en jeu dans les processus de l’effet de serre.
Les effets sont très divers selon les polluants : ils vont de la simple gêne
olfactive à une irritation (aldéhydes),
à une diminution de la capacité respiratoire jusqu’à des risques d’effets mutagènes et cancérigènes (benzène).
Le benzène peut provoquer une gêne olfactive, des irritations et une diminution de la capacité respiratoire. Le benzène est une substance classée cancérigène.
Hydrocarbures
Aromatiques
Polycycliques
(dont le
benzo(a)pyrène
(BaP) est le
traceur)
Cette dénomination regroupe l’ensemble des substances composées de 2 à 6 cycles aromatiques. Les HAP sont produits par combustion incomplète ou par pyrolyse et sont principalement émis par le trafic automobile (véhicules essence non catalysés et diesel) et les installations de chauffage au bois au charbon ou au fioul.
Ils se fixent sur les particules en suspension. Le benzo(a)pyrène est généralement choisi comme traceur des HAP.
Précurseurs dans la formation de l’ozone, précurseurs d’autres sous-produits à caractère oxydant (PAN, acide nitrique, aldéhydes …). Ces molécules lourdes sont le plus souvent adsorbées sur les fines particules de suie pénétrant profondément dans l’appareil respiratoire. Les HAP sont des substances cancérigènes et mutagènes. Le risque de cancer lié aux HAP est l’un des plus anciens connus.
Éléments
Traces
Métalliques
Arsenic (As),
Nickel(Ni),
Cadmium (Cd),
Plomb (Pb)
Les métaux lourds surveillés regroupent l’arsenic, le cadmium, le nickel et le plomb. Ils sont présents dans l’atmosphère sous forme solide associés aux fines particules en suspension. Ils sont émis principalement par les activités de raffinage, de métallurgie, de transformation d’énergie et par l’incinération des déchets. Dans tous les cas ils ont un effet néfaste sur les êtres vivants dont ils perturbent l’équilibre biologique. Ces métaux ont la propriété de s’accumuler dans l’organisme, avec d’éventuelles propriétés cancérogènes. L’inhalation de ces métaux, même en faible quantité, peut conduire à des niveaux de concentrations toxiques (le cadmium
peut provoquer des intoxications rénales et le plomb attaque le système nerveux) ou cancérigènes (arsenic et nickel) par bioaccumulation.


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